Le chien de garde linguistique français émet un décret : ce n’est pas de l’esport, c’est du “jeu vidéo de compétition”.

L’Académie française a interdit l’usage officiel d’un certain nombre d’expressions empruntées à l’anglais pour décrire le monde des jeux vidéo.

Au lieu de “esports”, les fonctionnaires devraient parler de “jeu vidéo de compétition”. Au lieu de parler de “pro-gamers”, ils doivent discuter de l’activité du “joueur professionnel”. Et au lieu de “streamers”, ils doivent parler de “joueur-animateur en direct” – et ainsi de suite.

Les changements, rapportés par l’AFP ont été réalisées en coordination avec le ministère français de la Culture et publiées dans l’almanach juridique officiel de l’État, l’Almanach du droit. Journal officiel. Cela rend les changements obligatoires pour les employés du gouvernement, mais pas pour le grand public.

Il s’agit de la dernière escarmouche en date dans le combat que mène l’Académie depuis des siècles pour préserver la pureté de la langue française, notamment face aux toxines anglaises. L’institution est l’une des plus anciennes de France et a été fondée en 1635 par le puissant homme politique qu’était le Cardinal Richelieu, qui cherchait à centraliser les fonctions de l’État français. En conséquence, les fonctions de l’Académie comprennent la promotion de la littérature française ainsi que la tenue à jour du dictionnaire officiel du pays, qui est délivré aux institutions gouvernementales et aux organisations similaires.

 

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Les tâches de l’Académie sont devenues particulièrement difficiles ces dernières années, car la domination du secteur technologique américain a introduit des termes anglophones sur le sol français. Dans le passé, l’Académie a dû inventer un certain nombre d’équivalents français pour des mots et des expressions issus des nouvelles technologies : du “mot-dièse” au “textopornographie”, en passant par le “courriel”.

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Dans un rapport publié plus tôt cette année, l’Académie a mis en garde contre l’utilisation croissante de termes anglais et hybrides “franglais”, qui pourrait avoir des effets désastreux sur la langue française et créer de nouvelles barrières à la communication.

“De nombreux anglicismes sont utilisés à la place de mots ou d’expressions françaises existants, ce qui conduit inévitablement à l’effacement progressif des équivalents français”, indique le rapport. “Hormis la mode et le sport, le domaine de l’internet et du numérique est sans surprise le plus fortement et visiblement “anglicisé”.”

Bien que le travail de l’Académie soit définitivement prescriptif plutôt que descriptif, elle n’exerce certainement pas une autorité incontestée sur les francophones eux-mêmes. Les linguistes ont trouvé que ses tentatives d’éradiquer les mots empruntés à l’anglais ne sont pas toujours couronnées de succès et la publication française en langue anglaise. La section locale note que les récents échecs de l’Académie incluent une tentative de renommer “le wifi” en “l’accès sans fil à internet”. Le terme n’a jamais été adopté – mais c’est la vie.